Théo, Zoé, Léo et les autres…

D comme Divorce

Mes arrières grands parents , Marie Alexandrine Lolivray et Louis Billet ont été séparés de corps en 1900.
Ce fut pour mon grand-père qui avait 4 ans un tel traumatisme qu’il ne nous l’a jamais dit de son vivant. Je l’ai découvert après son décès (à lire: la demande en mariage et la jeunesse de Maurice ).

Le jugement

Le divorce définitif fut jugé à l’audience du 7 aout 1903
« Conversion de séparation de corps en divorce entre
Louis Jean Baptiste Billet résidant à Dole demandeur
et Marie Lolivray épouse séparée de corps du sieur Billet sus nommé

Parties ouïes: le tribunal après avoir entendu en chambre du conseil le rapport de Maitre Mercy Juge, les explications des époux Billet-Lolivray, les explications du ministère public et après en avoir délibéré. Attendu que pour jugement en date du 11 avril 1900 le tribunal de céans a prononcé laséparation de corps entre les époux Billet-Lolivray. Attendu que la dame billet a le 1er juillet 1900 par acte sous signatures privées enregistrées à Dole  le 27 juillet 1903, acquiescé au dit jugement à qui cette séparation qui remonte à plus de trois ans depuis la décision judiciaire qui l’a prononcé est devenue définitive.

Attendu que tout rapprochement entre Billet et sa femme parait aujourd’hui irréalisable, attendu que le jugement précité prononçait la séparation de corps entre les dits époux aux torts et griefs exclusifs de la dame Billet, a confié au père la garde de l’enfant issu du mariage à qui aucun fait n’est articulé et que la garde de cet enfant, que sa mère ne réclame d’ailleurs pas, doit être continuée à son père.

Attendu de plus qu’il n’y a pas lieu de faire droit aux conclusions de la dame Billet et d’ordonner que le père devra dès le mois d’octobre prochain placer cet enfant dans une institution ou il recevra son éducation; qu’il n’appartient pas en effet au tribunal sans motifs  graves de retirer ainsi au père de famille le soin de pourvoir comme il l’entend à l’éducation de son enfant et de le priver du droit absolu que lui confère l’article 274 du code civil ; qu’il y a lieu toutefois de dire que l’enfant issu du mariage et sous la garde entière confiée à Billet devra chaque mois écrire à sa mère à l’adresse que cette dernière lui indiquera.

Par ces motifs le tribunal statuant en audience publique et en premier ressort déclare convertir en jugement de divorce le jugement de séparation de corps prononcé par ce tribunal entre les époux Billet-Lolivray aux torts et griefs exclusifs de la dame Lolivray; dit que la garde de l’enfant issu du mariage continuera à être confié au père; dit que cet enfant devra écrire à sa mère chaque mois une fois au moins à l’adresse que cette dernière lui indiquera; condamne  la dame Lolivray aux dépens, ordonne la transcription du dispositif du présent jugement après l’expiration des délais d’appels sur les deux registres des mariages de la commune de Sévres pour l’année courante et dit que mention en sera faite en marge de l’acte de mariage des époux divorcés.
Ainsi jugé et prononcé à l’audience publique du sept aout mil neuf cent trois. »

Je ne sais pas qu’elle fut la « faute » de Marie Alexandrine Lolivray, elle a sans doute trompé son mari et était d’ailleurs enceinte au moment du jugement de divorce mais de là à ne plus jamais pouvoir revoir son fils!

Cela me semble absolument insupportable!

2 réflexions sur “D comme Divorce”

  1. Quelle horreur ! Encore un terrible exemple de cette « justice » faite par et pour les hommes, qui ont bien tardé à admettre que les enfants sont des êtres sensibles et pas des petits animaux dont on peut disposer sans état d’âme.

  2. Ping : 16 juin 1911 dans le 15e arrondissement | Théo, Zoé, Léo et les autres...

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