Le N du ChallengeAZ me donne l’occasion de parler d’un des ancêtres paternels de mes enfants. Vous me direz que je n’ai pas choisi de faire un challenge des métiers mais des objets… J’y viens.
Parmi les objets que devait utiliser Jean Mercier pour faire son métier, il y avait la navette. Vous avez deviné?
Oui, Jean Mercier était tisserand.
La navette si vous ne connaissez pas, est cet objet en bois dans lequel on enfile ou on enroule le fil de trame pour faire le passer d’une lisière à l’autre du tissu. Un objet donc indispensable au tisserand.
« Au XVIIe siècle, en majorité les tisserands ruraux étaient des artisans indépendants, achetant leur matière première, la faisant filer dans la famille, l’œuvrant eux-mêmes sur des métiers leur appartenant et la revendant enfin dans les marchés aux négociants de Lyon.  Au XVIIIe siècle, au contraire, la majorité des tisserands ruraux se composait encore d’artisans ayant leurs métiers mais ne travaillant plus qu’à façon pour les gros fabricants du pays… Avec les guerres de Louis XIV et leur cortège lugubre de multiples misères, la condition des tisserands montagnards devint un enfer, dont l’effroyable disette de 1694 fut la porte… Dès lors, la synonymie est absolue entre pauvres et tisserands. » (source https://www.histoire-genealogie.com)
 « Le tisserand travaille toujours dans un endroit sombre et humide, cette humidité donnant une plus grande souplesse au fil.Celui-ci est confié à une femme qui place l’écheveau sur le dévidoir ou guinde. À l’aide du rouet, elle l’enroule sur de grosses bobines de vingt centimètres de long, lesquelles sont destinées à ourdir la chaine. D’autres fils sont également dévidés sur de petits brins de sureau longs de huit centimètres ; ceux-ci serviront pour la trame ; la broche qui les traverse s’adapte à la navette qui fera courir le fil sur la chaîne.
Les grosses bobines sont enfilées au nombre de dix dans des baguettes rangées dans un cadre en bois. Ces dix fils réunis dans un faisceau prennent le nom de portées et vont s’enrouler sur l’ourdissoir, où ils forment un écheveau de la longueur que devra avoir la pièce de toile, environ soixante-dix à quatre-vingts mètres. Cet écheveau monstre se nomme chaîne, car, pour éviter qu’il ne s’embrouille, on le tresse à la main en forme de chaînons.
La chaîne, montée sur le métier, est attachée à l’ensuple, ou ensouple, de forme cylindrique. Les portées sont passées dans des lames, qui sont des barres de bois de deux centimètres carrés garnies de fils formant des boucles; puis, brin à brin, on l’enfile dans le rot, ou roseau, placé dans la châsse ; la chaîne va ensuite se fixer à l’autre extrémité du métier sur l’ensupleau, où la toile s’enroulera au fur et à mesure qu’elle sera fabriquée. Les fils ainsi étendus sont enduits de colle de farine à l’aide de brosses ; cette opération s’appelle parer les fils.Â
Pour que le tissu conserve sa largeur, il est tenu écarté par le temple. Pour donner passage à la trame lancée par la navette, deux marches élèvent et abaissent successivement la moitié de la chaîne ; ce fil est frappé un ou deux coups par la châsse, afin de le serrer contre le précédent. Dans des métiers plus perfectionnés, appelés caribari, la navette parcourt une gouttière ménagée dans la châsse. Elle est renvoyée par un taquet qui correspond à une corde que l’artisan tient en main. Ce moyen plus prompt permet de faire des toiles d’une grande largeur. »(source: Métiers oubliés de Jacqueline et Raymond Humbert 2004).
Jean Mercier est né le 20 décembre 1770 dans le hameau de Montgros qui surplombe la commune de Laval-Atger en Lozère. Il se marie le 13 février 1800 avec Marie Mallet à Saint Bonnet de Montauroux la commune voisine. Ils n’auront que 3 enfants, 3 filles car Jean décède à 39 ans le 6 décembre 1810.
Retrouvez Jean Mercier dans mon arbre généalogique.