De mon enfance, je me souviens surtout de ce Noël qui se passait à Montaigu (Jura) chez mes grands-parents maternels. Je devais avoir 7 ans, je ne sais plus si je croyais encore au Père Noël, mais pour les plus jeunes de mes cousins, on faisait semblant.
En revenant de la messe de minuit, nous étions tous installés dans la salle à manger devant le sapin de Noël. Mon grand-père arriva avec un immense carton, du moins du haut de mes 7 ans il me paraissait immense, que le père Noël n’avait pu mettre dans la cheminée et avait déposé devant la porte.
Le carton était rempli de paquets cadeaux que Papy commença à distribuer à mes frères, à mes cousins, à mes cousines, alors que tous avaient déjà deux ou trois paquets devant soi et que mon grand-père égrenait les prénoms, le mien ne se faisait pas entendre et le carton était presque vide. Le père Noël semblait m’avoir oubliée, je sentais mon coeur se serrer, je disparaissais, devenait invisible. j’entendais un brouhaha mêlant les cris de joie, les « ho », les « ha » tandis qu’un disque distillait en fond sonore des chants de Noël.
Soudain, j’entendis mon prénom, je revivais… je me précipitais, c’était le dernier cadeau tout au fond du carton, c’était le plus petit paquet de tous, je tremblais, j’allais prendre mon paquet, mais mon grand-père le retint en me disant, que si le père Noël ne m’avait apporté qu’un seul cadeau, c’est que mes résultats scolaires n’étaient pas assez bons. j’étais mortifiée d’être ainsi montrée du doigt devant toute la famille, je me réfugiais dans un coin pour ouvrir mon paquet qui j’espérerais allait me consoler… c’était une sorte de trousse carrée en cuir bleu d’environ 15 cm sur 15 qui s’ouvrait comme un livre grâce à une fermeture éclair, je fus intriguée et un peu inquiète, cela ne ressemblait pas à un jouet… J’ouvris et découvris une trousse de couture…
Soudain l’impression que tout le monde me regardait et se moquait de moi… Je ne me souviens plus de rien d’autre de cette soirée!
La trousse de couture n’a jamais servie et est restée pendant des années au fond d’une armoire, je ne l’ai jamais retrouvée. je ne voulais plus entendre parler de couture. Je ne m’y suis mise que 10 ans plus tard…
Les autres Noëls de mon enfance me laissent au contraire un sentiment de bien-être et de joie surtout lorsqu’ils se passaient chez nous à Nancy. Chacun de nous participait à la fête, la décoration, la bûche, les cadeaux; le sapin était immense, il nous fallait un escabeau pour le décorer. Il y avait une effervescence joyeuse dans ces préparatifs. Maman était encore là, Noël était vraiment une fête.
Bonjour,
Je ne sais sur quelle page mettre mes commentaires. Votre histoire familiale est à la fois différente et semblable à la mienne, des peines, des joies, des souvenirs tendres et durs,des exodes, des lieux de racine…
C’est en cherchant des informations sur 14-18 (pour faire l’histoire de mon grand père paternel qui est décédé en avril 1918)que j’ai trouvé votre lien. Pleines d’émotions, de joie et d’espoir, le mot de votre grand-père pour le cinquantenaire de l’armistice en est pour moi le feu d’artifice. Mon grand-père envoyait à son fils, des lettres décorées de fleurs qu’il trouvait aux abords de ses postes (152° régiment d’infanterie, section de mitrailleuse, blessé deux fois et mort à 130 jours de la fin de la guerre)
Encore bravo pour votre présentation.
Le Père Noël peut se montrer parfois bien cruel ! Merci pour le partage de cette histoire.